Pôle emploi prépare la réforme de l'indemnisation et de l'accompagnement pour les "permittents"
Pôle emploi prépare la réforme de l'indemnisation et de l'accompagnement pour les "permittents"
AFP•23/01/2020 à 19:32
Après le premier volet de la réforme de l'indemnisation du chômage en novembre, Pôle emploi prépare les "évolutions majeures" qui vont concerner à partir d'avril les demandeurs d'emploi alternant emploi et chômage, a expliqué jeudi son directeur général Jean Bassères.
Lors de ses voeux à la presse, M. Bassères a notamment présenté ce qui attendait "les permittents".
L'opérateur doit ainsi préparer la modification, à partir d'avril, du calcul de l'indemnisation, que l'exécutif jugeait trop favorable aux personnes travaillant de manière discontinue. Cette réforme concernera des centaines de milliers de personnes qui pourraient voir leur allocation baisser sensiblement, selon l'Unédic.
"Nous allons envoyer des courriers aux demandeurs d'emploi pour les prévenir, organiser des réunions d'informations et mettre en place un site dédié", a indiqué M. Bassères.
Les règles d'ouverture de droits au chômage ont déjà évolué depuis le 1er novembre. Il faut désormais avoir travaillé six mois sur les 24 derniers au lieu de quatre mois sur les 28 derniers. Le seuil permettant un rechargement des droits est également passé de un à six mois.
"Nous n'avons eu aucune remontée des agences sur des difficultés de mise en place de ces nouvelles règles", a assuré M. Bassères.
Pour accompagner les "permittents" vers le retour durable à l'emploi, Pôle emploi a également lancé des appels d'offres régionaux auprès d'opérateurs privés dont le résultat sera connu en mars.
L'objectif est de toucher 300.000 personnes par an. "Les opérateurs contacteront les demandeurs d'emploi pour voir si leur permittence est subie ou choisie et leur proposer des ateliers, notamment sur les techniques de recherche d'emploi", a expliqué M. Bassères.
Ces ateliers proposés aux demandeurs d'emploi s'étaleront au maximum sur trois mois et le résultat des prestataires sera jugé en fonction du retour à l'emploi durable (CDD de plus de six mois ou CDI) deux mois après. Cela représentera un budget en année pleine de 120 millions d'euros.
M. Bassères a dit "assumer" ce recours à l'externalisation, expliquant que s'il avait fallu réaliser en interne cette prestation, "nous aurions dû renoncer à d'autres priorités" (satisfaction plus rapide des offres d'emploi des entreprises, accompagnement renforcé des nouveaux demandeurs d'emploi, etc).
En outre, l'idée est de pouvoir proposer cette prestation en fin de journée ou le samedi pour ces personnes, qui travaillent.