Le chômage encore en net recul en fin d'année en France
Le nombre de personnes inscrites en catégorie A à Pôle emploi a baissé de 55.800 en novembre. Sur douze mois, il a reculé de plus de 500.000. Sauf mauvaise surprise en décembre, 2021 aura fait plus qu'effacer le choc provoqué par la pandémie en 2020 sur le marché du travail.
De quoi faire verdir de jalousie un François Hollande qui a couru pendant tout son quinquennat derrière une inversion de la courbe du chômage. Alors que le choc de l'épidémie de covid-19 dessinait un bilan très sombre sur l'emploi pour Emmanuel Macron, le redressement engagé au printemps par le marché du travail a complètement changé la donne. La tendance s'est encore confirmée en novembre, selon les statistiques publiées ce lundi par le ministère du Travail.
Après la chute constatée en octobre , le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi n'ayant pas du tout travaillé (catégorie A) a encore reculé le mois dernier en France entière hors Mayotte. Deux fois moins vite, certes, mais tout de même de 55.800.
En recul de 1,7 % par rapport à octobre et de 13,2 % sur un an, il est revenu à 3.321.400, en baisse de 210.000 par rapport à décembre 2019. A moins d'une mauvaise surprise en décembre, 2021 aura donc plus qu'effacé le choc provoqué par l'arrivée de la pandémie de Covid en 2020 avec, sur les onze premiers mois de l'année, une diminution de plus d'un demi-million du nombre de chômeurs de catégorie A.
Une baisse qui bénéficie aux jeunes
Au total, en intégrant les personnes qui ont travaillé dans le mois (catégories B et C), en légère hausse, ce qui accompagne en général un mouvement de reprise, les effectifs de personnes en recherche de travail inscrites à Pôle emploi sont repassés en dessous de 5,7 millions en novembre, à 5.669.800, soit une baisse de quelque 40.000 ou 0,7 % par rapport à octobre. Sur 12 mois, la diminution est moins spectaculaire que pour la catégorie A mais tout de même de 341.800 (-5,7 %).
« Encore une bonne nouvelle sur le front du chômage », s'est félicitée la ministre du Travail, Elisabeth Borne, dans un tweet.
Celle-ci a également pointé le niveau de chômage des jeunes « à son plus bas niveau depuis 15 ans ». Les dernières statistiques donnent 690.800 demandeurs d'emploi de moins de 25 ans de catégorie A, B ou C dont 429.700 jeunes n'ayant pas du tout travaillé, du jamais vu depuis respectivement avril 2009 et octobre 2008. Le coup d'accélérateur exceptionnel donné en 2021 à l'apprentissage y a bien sûr contribué.
Le problème du chômage de très longue durée
L'amélioration du marché du travail s'est aussi ressentie sur la quasi-totalité du territoire en novembre. Le nouveau repli de novembre a concerné toutes les régions à deux exceptions près : la Réunion, stable, et la Corse, où le chômage a progressé de 3,9 %. Une région de métropole, et pas la moindre, n'a cependant pas retrouvé son niveau d'avant la crise : l'Ile-de-France qui concentre plus d'un emploi salarié sur cinq (+0,5 % par rapport à décembre 2019).
La baisse du chômage s'est en outre accompagnée d'une diminution du chômage de longue durée. Ce dernier avait passé le cap symbolique des 3 millions de demandeurs d'emploi de catégories A, B et C pour atteindre jusqu'à près de 3,1 millions en mars 2021. Il a entamé ensuite une décrue qui s'est poursuivie en novembre où ce chiffre est revenu à 2.814.700, en dessous de son niveau de mai 2020. Mais cette baisse ne suffit pas à calmer les inquiétudes quant aux conséquences à moyen terme de la crise sur les chômeurs de très longue durée.
Les données diffusées ce lundi également concernant la seule métropole montrent en effet que la baisse s'est concentrée sur les demandeurs d'emploi depuis un à deux ans. Leurs effectifs qui étaient montés jusqu'à 1,3 million en mars ont baissé ensuite de près de 19 % pour revenir à 1.049.100 en novembre, retrouvant leur niveau de février 2020, donc d'avant la crise sanitaire.
La tendance est aussi à la baisse à partir de deux ans d'ancienneté de chômage, mais elle a démarré trois mois plus tard et a un rythme beaucoup plus lent avec, de juin à novembre, -2,6 % entre 2 et 3 ans de chômage et -1,6 % à partir de 3 ans de chômage.
Leïla de Comarmond
Source : https://www.lesechos.fr/economie-france/social/le-chomage-encore-en-net-recul-en-cette-fin-dannee-en-france-1374994