Il y a trois fois moins d’emplois vacants en France que dans la moyenne de l’Europe.
Il y a trois fois moins d’emplois vacants en France que dans la moyenne de l’Europe
Avec une grande régularité, à partir de chiffres dont nul ne se demande vraiment comment ils sont construits, il est mis en évidence l’importance des emplois vacants dans notre pays par centaines de milliers, le nombre variant essentiellement selon les choix politiques de celui qui les expose, avec une grille de lecture simple : plus on est à droite, plus on annonce des chiffres élevés.
Le but implicite de la mise en valeur de ces chiffres est simple, laisser entendre qu’un certain nombre de chômeurs, voire pour certains les chômeurs en général, sont installés confortablement dans cette situation, avec des indemnités généreuses qui les dissuadent de chercher véritablement du travail et quand on leur on en a généreusement proposé un de le refuser au nom de conditions moins favorables que celles que crée le chômage.
L’insistance à mettre régulièrement de tels chiffres en avant pourrait nous conduire à penser que la situation française est très particulière, marquée par une importance du phénomène des emplois vacants
Une étude d’Eurostat, (parue en anglais seulement, hélas) nous permet de nous rendre compte que la situation est exactement contraire et que avec des définitions et des bases de calcul identiques pour l’ensemble des pays, la France est relativement peu concernée par cette question des emplois vacants
Pourtant, le taux d’emplois vacants est un important indicateur du fonctionnement du marché du travail, de la demande de travail non satisfaite ; il l’est aussi des déséquilibres entre demande et offre d’emploi et des déséquilibres de compétences entre celles des demandeurs d’emploi et celles recherchées par les entreprises. Ce taux exprimé en pourcentage, en proportion nombre d’emplois vacants / nombre d’emplois total (nombre d’emplois occupés + nombre d’emplois vacants), fait l’objet de travaux de suivi par Eurostat
Les résultats donnent un taux de 1,8 % pour l’Union à 28, de 1,7 % pour la zone Euro, avec un maximum en Allemagne à 3,2 et un minimum en Pologne 0,5 % , en Italie et en Lettonie à 0,4 et à Chypre 0,3 %. La France est très proche du minimum avec 0,6 %, comme l’Espagne et le Portugal
Certes il y a une petite marge d’amélioration possible dans l’adéquation entre offres et demandes d’emploi; mais il faut bien accepter que c’est très largement un mythe de croire qu’il y a là un potentiel significatif d’amélioration de la situation de l’emploi dans notre pays