Il ne s’agit pas de la progression la plus soutenue en 2015 : le mois d’avril avait connu une poussée encore plus forte (+ 26 200). Mais c’est sans conteste un mauvais chiffre, qui fragilise le gouvernement tout en relançant cette question lancinante : à quel moment va enfin se dessiner « l’inversion de la courbe » promise par François Hollande ?
En attendant, le chômage bat des nouveaux records : 3 571 600 personnes sont concernées dans l’Hexagone (un peu plus de 3,835 millions en incluant l’outre-mer). Si l’on y ajoute les demandeurs d’emplois qui exercent une activité réduite (catégories B et C), les données sont encore plus spectaculaires : près de 5,421 millions en métropole (un peu plus de 5,726 millions avec l’outre-mer).
Légère baisse chez les moins de 25 ans
Seule et unique catégorie à connaître une baisse, très modeste au demeurant : les jeunes de moins de 25 ans. Leur nombre a reculé de 0,1 % en un mois, pour ceux qui sont en catégorie A, mais il a augmenté de 0,4 % entre août 2014 et août 2015.
Le sort des personnes de 50 ans est toujours aussi préoccupant : + 1,4 % en un mois (+ 9,4 % en un an). Celles qui sont inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an en métropole (dans les catégories A, B et C) voient leur nombre augmenter de 0,5 % en un mois et de 10,6 % en un an. Et l’ancienneté moyenne au chômage ne cesse grimper : 562 jours en août, soit 30 jours de plus par rapport au même mois de l’année précédente.
« Les résultats au mois le mois doivent être analysés avec prudence, réagit Mme El Khomri, dans un communiqué. Seule la tendance compte. » La ministre du travail rappelle que les statistiques avaient baissé en juillet après une stabilisation en juin. De même, elle insiste sur le fait que « le chômage des jeunes est inférieur à ce qu’il était début 2013 », ce qui prouve, selon elle, que les dispositifs mis en place portent leurs fruits : emplois d’avenir, garanties jeunes, contrats de génération, etc.
Mais l’embellie n’est pas encore d’actualité. Elle se produira peut-être à l’automne. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014).