Condamné pour avoir insulté et menacé des agents de Pôle emploi
S. B. paraît quelque peu confus. Situation rare : il est interdit de présence à l’agence Pôle emploi de Tourcoing. De retour au guichet tout de même, il a été condamné à six mois de prison avec sursis.
« Tu peux n… ta mère, grosse p … ! » « Je vais violer ta sœur ! Je vais défoncer ta mère ! » « Je vais foutre le feu à Pôle Emploi et à ta maison ! » Un échantillon non exhaustif des injures et autres menaces essuyées par les agents de Pôle emploi Tourcoing. Mardi, S. B. débarque furieux. Ce jeune homme de trente ans n’est pourtant pas censé se trouver en ces murs.
« Les agents ont déjà eu des problèmes avec vous, constate le président Jacques Huard. Vous avez reçu un courrier recommandé avec accusé de réception vous interdisant de vous rendre dans cette agence. Vous ne pouvez communiquer avec ce service que par mail ou par la Poste. »
« Ces agents vous connaissent depuis des années. Il y a déjà eu des insultes et des menaces de mort. »
Difficile de clairement saisir le courroux de cet usager. Des indemnités bloquées, visiblement. Les agents de Pôle emploi assurent n’y être pour rien, imputant ce gel à leur irascible interlocuteur ou, en tout cas, à des démarches incomplètes. Avocate des agents malmenés, Eugénie Leman évoque un « imbroglio administratif de son fait ». Ce n’est pas du box, en tout cas, que viendront des explications rationnelles. Après avoir nié en bloc tout abus, S. B. éclate en sanglots. Déjà décousu, le propos vire à l’inaudible. « Ces agents vous connaissent depuis des années, persiste pour sa part le président Huard. Il y a déjà eu des insultes et des menaces de mort. »
Douze mentions au casier judiciaire
Le nez plongé sur ses chaussures, S. B. écoute le reste de l’audience impavide. Les douze mentions déjà présentes sur son casier judiciaire, les six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve réclamés par le parquet. « Il faut espérer que ce passage en comparution immédiate lui aura offert une prise de conscience », souhaite Julien Laurent, l’avocat de la défense. Sanction : six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec, entre autres, obligation de soins. S. B. pourrait faire d’une pierre deux coups en se faisant accompagner par la jeune femme ayant quitté la salle en insultant tout le monde, ne comprenant visiblement pas que le jeune homme allait rentrer chez lui…