Ce qu'il faut savoir du projet "alternatif" de Nicolas SARKOZY
Retraite à 63 ans, 35 heures, fin de l'ISF, temps de travail des fonctionnaires... Le président de l'UMP a dévoilé une partie de son projet "alternatif".
Les sondages ne lui sont pas favorables, ses conférences nourrissent les polémiques, son autorité est contestée... Alors il fallait prendre l'offensive, au moins au niveau économique. Dans un long entretien au Figaro du lundi 2 mars, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a dévoilé les grandes lignes de son projet "alternatif". Des propositions pour la plupart déjà connues.
A ceux qui doutent de sa volonté, Nicolas Sarkozy lance : "Depuis mon retour en septembre, j’ai repris la route, et la route est longue. Que personne ne doute de ma détermination".
J'ai une stratégie, un calendrier précis, et je n'en changerai pas".
# La retraite à 63 ans
Ses rivaux Alain Juppé et François Fillon prônent la retraite à 65 ans. L'ancien chef de l'Etat, lui, "préfère passer l'âge légal de départ à 63 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein, mais le faire à raison d'une augmentation de quatre mois par an. C'est-à-dire repousser l'âge de départ à 63 ans (et à 68 ans, sans décote), en trois ans".
L'âge légal de départ à la retraite était de 65 ans avant d'être abaissé à 60 ans en 1982 au début du premier septennat de François Mitterrand. La réforme des retraites de 2010 a depuis fixé cet âge légal à 62 ans, à partir de la génération née en 1955, et donc dès 2017. L'an dernier, l'UMP a proposé de le reculer à 65 ans en 2023.
# "Repenser" le Code du travail
Nicolas Sarkozy veut aussi "repenser tout notre Code du travail" et propose "une règle simple":
Ne garder que les droits fondamentaux des salariés dans le Code du travail et renvoyer le reste à la négociation d'entreprise".
# Augmenter le temps de travail des fonctionnaires
Le président de l'UMP estime que "l'écart entre le secteur public et le secteur privé est devenu injustifiable". Selon lui, il est donc "impératif d'augmenter" le temps de travail des fonctionnaires "si on veut que la France s'en sorte".
Je souhaite que l'on renégocie les accords sur le temps de travail dans la fonction publique, il y aurait moins de jours de RTT mais, en contrepartie, je propose de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, pour inciter les fonctionnaires à travailler plus"
# Pas d'abrogation pure et simple des 35 heures
Contrairement à François Fillon, Nicolas Sarkozy ne plaide pas pour l'abrogation pure et simple des 35 heures. "Mon principe est simple: les entreprises qui souhaitent sortir des 35 heures doivent pouvoir le faire par la négociation", fait valoir le président de l'UMP.
Comprendre les besoins de l'économie française, c'est oser dire qu'il faut faire confiance aux entreprises, aux entrepreneurs et aux salariés pour négocier à leur niveau le temps de travail"
# Les dépenses publiques à 50% du PIB
A propos du déficit public et de la dette, Nicolas Sarkozy plaide pour un retour "à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50% du PIB" et une inscription de "ce chiffre dans la Constitution, pour qu'il ne puisse plus être dépassé".
# La fin de l'ISF
Alors que la France est "écrasée d'impôts", il estime qu'il "ne doit plus y avoir d'ISF". "On ne peut pas vouloir l'Europe, c'est-à-dire la liberté de circulation des hommes et des capitaux, et avoir la fiscalité la plus lourde du continent. Cette inconséquence nous coûte cher. Il faut désidéologiser le débat fiscal".
# Et le nouveau nom de l'UMP ?
Nicolas Sarkozy réaffirme son intention de transformer l'UMP en "un nouveau parti", auquel on donnera "un nouveau nom, qui ne sera pas un sigle".
Il y aura un nouveau parti, au printemps. On lui donnera un nouveau nom, qui ne sera pas un sigle. Ce sera une formation beaucoup plus large, plus rassembleuse, plus dynamique, ouverte à tous ceux qui voudraient préparer l'alternance, et notamment au centre".
"Quand je dis le centre, je parle du vrai centre droit, donc ceux qui sont clairement dans l'opposition", précise celui qui ne veut pas entendre parler d'une quelconque alliance avec le MoDem de François Bayrou, contrairement à son rival Alain Juppé.
# "C'est le FNPS !"
Nicolas Sarkozy se refuse à tout "pronostic" pour les élections départementales. Le président de l'UMP entend toutefois mettre en garde contre le "FNPS".
Pour les départementales, je ne ferai aucun pronostic, car je ne suis pas commentateur de la vie politique. Je dis simplement à ceux qui ont voté Front national dans le Doubs : voter Front national a conduit à l'élection d'un député socialiste de plus".
"Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS ! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS", affirme le président de l'UMP. Une réponse au "UMPS" de la présidente du FN, Marine Le Pen, qu'elle emploie très souvent pour renvoyer dos à dos UMP et PS.
Nicolas Sarkozy lance donc un appel à "tous ceux qui sont ulcérés par le comportement et la politique de François Hollande, par ses impôts et ses mensonges":
Vous avez le pouvoir d'adresser un carton rouge en votant contre le pouvoir socialiste. C'est le moment de le faire !"
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20150302.OBS3617/ce-qu-il-faut-savoir-du-projet-alternatif-de-nicolas-sarkozy.html