Xavier Bertrand veut suppléer Pôle emploi
Xavier Bertrand vise une solution pour 60.000 demandeurs d’emploi entre janvier et septembre 2016.
Dans le combat sans concession qu’il mène contre Marine Le Pen , favorite des sondages, et Pierre de Saintignon (PS), Xavier Bertrand vient de sortir son arsenal de propositions dans un livre de plus de cent pages, intitulé comme son slogan de campagne « Notre région au travail ». Au-delà des mesures attendues (réduction du nombre de fonctionnaires, soutien au projet de canal Seine-Nord), certaines propositions détonnent. L’une des priorités immédiates de son mandat consisterait « dès le 4 janvier à 7 heures du matin » à ouvrir un dispositif « Proche emploi » sous l’égide du Conseil régional, destiné aux demandeurs d’emploi. Un numéro ad hoc leur serait dédié, leur permettant d’obtenir un rendez-vous individualisé, par bassin d’emploi, afin d’examiner leur profil et les mettre en adéquation avec les offres d’emploi disponibles.
Xavier Bertrand, qui affirme ne pas vouloir créer un Pôle emploi bis, chiffre à 120. 000 les offres non pourvues. Ce nombre correspond en fait à l’enquête annuelle des besoins de main-d’œuvre de Pôle emploi, mais l’organisme note que seuls 28 % de ces recrutements devraient poser problème, selon les déclarations des entreprises. Xavier Bertrand vise une solution pour 60.000 personnes entre janvier et septembre 2016.
Mobiliser le budget formation de la région
Au-delà de l’interprétation des chiffres, l’ancien ministre de l’Emploi veut mobiliser prioritairement le budget formation de la région, soit 270 millions, en direction des demandeurs d’emploi. Le Nord-Pas-de-Calais-Picardie subit le taux de chômage le plus élevé du pays, soit 12,5 % de la population active.
Le candidat des Républicains veut aussi relancer fortement l’apprentissage, en triplant la prime versée aux entreprises (1.000 euros aujourd’hui), mais aussi en refondant la carte des centres de formation des apprentis. Dans la même logique, il compte signer des conventions avec les cinq départements pour proposer des solutions aux 300.000 allocataires du RSA, qu’il s’agisse de chantier école, de formation ou autre. Et au-delà de deux refus, les bénéficiaires se verraient privés du RSA. Il annonce aussi un plan massif pour les 250.000 salariés et demandeurs d’emploi touchés par l’illettrisme.