UN AN D’INJURES ET MENACES À PÔLE EMPLOI

UN AN D’INJURES ET MENACES À PÔLE EMPLOI

Un Bisontin de 56 ans a adressé des mails d’insultes et de menaces de mort à la direction régionale et à l’agence Temis de Pôle emploi durant un an. L’expert-psychiatre parle de délire paranoïaque. L’homme de 56 ans adressait chaque nuit par mail des messages d’injures et menaces de morts depuis son domicile, il a été déclaré pénalement irresponsable. Photo Sam COULON

Les salariés de Pôle emploi subissent nombre d’agressions verbales, écrites, parfois physiques. Explications généralement apportées à ce type de comportement : les gens sont à bout, ils pètent un plomb, menacent de se suicider, de revenir avec une arme. Bref, les agents du service public de l’emploi sont confrontés, au quotidien, à la colère et au mal-être de demandeurs d’emploi.

Durant un an, entre janvier 2015 et janvier 2016, un Bisontin de 56 ans a harcelé et outragé par mails cinq personnes de Pôle emploi. Au prétexte qu’il n’était pas entendu, que ses droits n’étaient pas respectés, qu’on lui refusait une formation de 15 000 €, l’homme adressait, chaque nuit, des messages insultants, grossiers, homophobes, menaçants, sexistes. Il a ainsi agoni d’injures le directeur de l’agence Temis de Besançon et la directrice adjointe et une agente. Exemples de la littérature balancée : « Votre entêtement sera votre perte », « Terroriste, crevure, dois-je poser une bombe pour que ça change », « Sous-directrice de merde, je vais descendre en buter quelques-uns », « Sale pute, saloperie sociale, honte républicaine », « Tu vas vivre un enfer, parasite ». Sans oublier de traiter le directeur régional de l’organisme « d’Adolf Hitler » et d’insulter le directeur régional adjoint ».

Pénalement irresponsable

Le dossier a été difficile à monter, le prévenu a refusé de répondre à la police, rapporte le président. « Délire paranoïaque, excitation psychomotrice se traduisant par le harcèlement d’institutions », indique l’expert-psychiatre dans son rapport. Effectivement, l’homme a naguère harcelé l’UDAF. Partie civile pour Pôle emploi, Me Valérie Giacomoni a raconté combien « les agents ont été désarmés face à cet homme qui leur a fait vivre un an d’enfer et qui a cessé ses mails à partir de son hospitalisation au CHS de Novillars ».

La procureure Chaumet a dit la difficulté de la problématique justice et psychiatrie : « Il est monté dans son délire, on n’est pas à l’abri de drames ayant eu lieu en d’autres agences Pôle emploi ». Au final, le tribunal a suivi les réquisitions : le prévenu a bien commis les actes incriminés mais a été déclaré pénalement irresponsable en raison d’un trouble psychique ayant aboli son discernement. Il lui est interdit d’entrer en relation avec les victimes des mails, avec le personnel de l’agence Temis et de paraître à Pole emploi durant cinq ans. L’euro symbolique est accordé, comme ils l’avaient demandé, aux deux directeurs régionaux pour préjudice moral. Les trois victimes de l’agence Temis se voient accorder 300 €.

 

Yves ANDRIKIAN

 

source : http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2016/12/29/un-an-d-injures-et-menaces-a-pole-emploi

 



06/01/2017
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