Rennes. Des chômeurs saccagent le centre de contrôle de Pole Emploi
Vendredi, un commando d’une quarantaine de personnes s’est introduit dans le très discret service de Pole Emploi qui contrôle si les chômeurs recherchent vraiment un job. Ils s’en sont pris au matériel. Des fils ont été arrachés, des téléphones et des ordinateurs mal traités.
C’est un bâtiment gris et vert qui ne porte aucune inscription, et surtout pas le sigle de Pole Emploi. Les locaux sont installés dans une impasse dans la zone industrielle de Chantepie, près de la rue de Châteaugiron, à Rennes. Personne, à part les salariés, ne peut se douter que le hangar abrite le service de contrôle de recherche d’emploi. Environ 180 personnes y travaillent.
Des fils arrachés
Vendredi dernier, vers 10 h 30, une quarantaine de chômeurs en colère ont débarqué dans l’impasse. Ils ont réussi à pénétrer dans les locaux. Ils protestaient contre les nouveaux contrôles et les sanctions engendrées en cas de rendez-vous manqués ou d’emploi refusé.
Très vite, le ton est monté. Les demandeurs d’emploi s’en sont pris au matériel. Des fils ont été arrachés, des téléphones et des ordinateurs mal traités. « Ils ont ensuite emporté les fils de connexion et les ont dispersés un peu partout » , indique un responsable de Pole Emploi. Des ordinateurs auraient été emportés.
3 000 € de dégâts
Quelques chômeurs, très déterminés, ont aussi tenté d’accéder au deuxième étage mais ils n’ont pas réussi à ouvrir la porte fermée à clé. Les salariés présents, parfois insultés et menacés, en ont été quittes pour une belle frayeur. Le service a été fermé vendredi après-midi et a rouvert lundi matin. La direction estime les dégâts à 3 000 € mais ils pourraient être bien plus importants.
Des vigiles à l’entrée
Depuis, Pole emploi s’est offert les services de vigiles, postés à l’entrée du bâtiment. Une plainte a été déposée pour dégradations et vols. L’enquête est en cours. « Certains demandeurs d’emploi contestent les nouvelles mesures, indique un responsable . Mais nous ne faisons qu’appliquer la loi. Plus de 80 % des contrôles débouchent sur une redynamisation et une remobilisation des personnes. Seulement 14 % sont sanctionnés parce qu’ils ne cherchent pas de travail. Et la sanction est prononcée s’il est vraiment avéré qu’il n’y a vraiment pas de recherche d’emploi. »