Oise: un maire décide de priver les "ivrognes" de RSA pour "nettoyer les rues"
Frapper au porte-monnaie pour "nettoyer les rues des ivrognes". Tel est le credo du maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence (Oise), Arnaud Dumontier, qui a décidé de signaler au département les allocataires du RSA qui s'alcoolisent sur la voie publique. "Toucher l'aide de l'Etat pour la picoler, c'est intolérable", assume-t-il ce vendredi dans les colonnes du Parisien.
Et sa politique a déjà fait une première victime: un individu, dont l'identité n'a pas été dévoilée, vient de voir son allocation de 472,37 euros suspendue à 80% pendant trois mois, rapporte le quotidien régional. En cause, non pas son alcoolisme, mais "le non-respect des obligations en matière d'insertion" (chercher du travail, etc.), comme le prévoit la loi.
"A cas lourd, réponse lourde"
"S'alcooliser n'est pas une clause de sanction. L'obligation d'insertion en est une. Elle est d'ailleurs stipulée par le contrat que le bénéficiaire du RSA signe", rappelle le conseil général de l'Oise dans Le Parisien. "Nous veillons simplement à la bonne utilisation de l'argent du contribuable. Et à cas lourd, réponse lourde", justifie le président LR du conseil départemental de l'Oise, Edouard Courtial.
Celui qui a été sanctionné a été l'objet de 49 mains courantes en raison des perturbations que sa présence provoque: ses "coreligionnaires de beuverie" et lui "interpellent, chantent, hurlent, se battent, déambulent, urinent, s'affalent sur la voie publique", s'offusque Arnaud Dumontier dans sa lettre au département. Cette personne n'aurait qu'un but dans la vie, "attendre chaque début de mois le RSA pour l'engloutir sous forme d'alcool sur la voie publique", s'étrangle l'édile.
Le Secours populaire s'indigne
"Ce n'est pas au maire de dire comment cette personne doit agir ou gérer son argent", dénonce Bruno Carpentier, secrétaire général du Secours populaire dans l'Oise. "Il n'est ni son tuteur, ni son curateur. Si cette personne est alcoolique, elle trouvera un moyen de s'adonner à son addiction. Et sans ressources, comment se logera-t-elle, se nourrira-t-elle?"
Un argument qui laisse le maire de la commune de 13 000 habitants de marbre. "Il fallait y penser avant. Chacun a des droits et des devoirs. Je suis le maire de ceux qui se lèvent tôt. Ces derniers sont venus me dire qu'ils en ont marre de payer des impôts pour ces indésirables ivrognes." Un deuxième cas devrait être examiné en juin.
Source : http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/oise-un-maire-d%C3%A9cide-de-priver-les-ivrognes-de-rsa-pour-nettoyer-les-rues/ar-BBB2K0h?li=BBwlBpb&ocid=spartanntp