Christian Estrosi, président de la région PACA, et Jean Basseres, directeur général de Pôle emploi, ont signé lundi une « convention de coopération renforcée » - une première en France. Se présentant comme un « grand défenseur de la fonction publique », Estrosi a rappelé les 12 % de chômage dans la région, soit 470 000 personnes, et les nouvelles compétences de la région contenues dans la loi NOTRe en matière de formation et de développement économique. « Il est temps d’essayer ce qui marche », a-t-il déclaré.

 

  • 70 % de retour à l’emploi

Par cette convention, Pôle emploi s’engage d’abord à réaliser un diagnostic exhaustif des besoins des entreprises en matière d’emploi : main-d’œuvre, typologie de la demande, niveau des salaires, etc. En fonction de ces besoins et du taux de retour à l’emploi, la région décidera alors des « orientations » en matière de formation. Sur ce point, Christian Estrosi a prévenu : pas question de financer des formations dont le taux de retour à l’emploi n’atteint pas 70 %. « Sur les 260 millions d’euros de formation, 48 % seulement permettent un retour à l’emploi, a-t-il indiqué. Je considère donc que 48 % des formations sont utiles. Je dis alors aux organismes de formation conventionnés : s’ils n’atteignent pas 70 % de retour à l’emploi, nous mettrons à terme à leur conventionnement ».

 

 

  • Saturer la formation

Un des objectifs de Christian Estrosi est d’atteindre « zéro inactivité », ce qui ne veut pas dire un taux de chômage nul, a-t-il aussitôt précisé, mais « l’obligation » pour les demandeurs d’emploi de suivre une activité, notamment par le biais d’une formation. La convention signée lundi oblige donc Pôle emploi à « saturer les places disponibles au sein du programme régional de formation ».

 

  • Supprimer le RSA

Depuis qu’il est élu, le président de la région PACA ne cesse de s’émouvoir sur les « 25 000 offres d’emploi non pourvues ». « Cela veut dire qu’il y a une faille, une faiblesse quelque part », a-t-il encore commenté lundi. Pôle emploi et la région vont donc analyser chaque année « les métiers sur lesquels la difficulté à satisfaire faute de candidat…) afin d’identifier des actions spécifiques à mettre en œuvre ».

Dans l’immédiat, Estrosi a aussi émis un « souhait » - plus radical : supprimer le RSA pour les demandeurs d’emploi qui refuseraient deux offres d’emploi « raisonnables », c’est-à-dire à 85 % de leur dernier salaire. Il est temps, selon lui, d’aller vers « plus de comportement vertueux » et d’arrêter « le jeu des allocations ». Mais pour que ce « souhait » devienne réalité, encore faut-il que le gouvernement, le Parlement et les six conseils départementaux de la région soient d’accord.

 

  • Une proposition dans les 10 jours

Avec cette convention, Pôle emploi s’engage à mobiliser ses 400 conseillers de la région sur la « bataille de l’emploi ». Concrètement, ces agents devront « respecter des délais resserrés de traitement » des offres déposées par les entreprises. Ils devront, par exemple, contacter l’employeur « dans les 48 heures maximum après réception de l’offre ». Et ils seront tenus de lui faire une proposition « dans les 10 jours maxima ». Ils devront enfin réaliser un « reporting mensuel » auprès de la région « sur le nombre d’offres recueillies (…) et les résultats des actions entreprises par Pôle emploi ».

 

source : http://m.20minutes.fr/marseille/1824263-20160411-marseille-christian-estrosi-met-pression-chomeurs-pole-emploi