L’Unédic anticipe la destruction de 900 000 emplois salariés fin 2020 par rapport à fin 2019
En 2020, les dépenses d’assurance-chômage progresseraient de 17,7 milliards d’euros et « avoisineraient 59 milliards ». Une hausse de 43 % par rapport à 2019.
L’Unédic, qui gère le régime d’assurance-chômage, anticipe la destruction de 900 000 emplois fin 2020 par rapport au quatrième trimestre 2019. Cela entraînerait l’indemnisation de 630 000 demandeurs d’emplois supplémentaires, a fait savoir, jeudi 18 juin, l’association paritaire dans un communiqué.
Selon ses prévisions, l’Unédic enregistrera un déficit de 25,7 milliards d’euros à la fin 2020, d’une « ampleur inédite ». Avant la crise du Covid-19, en février, l’Unédic tablait sur un déficit de 0,9 milliard et un retour à l’excédent à partir de 2021.
Pour la fin de l’année, l’Unédic anticipe également une dette de 63,1 milliards d’euros, liée pour moitié au financement du dispositif de chômage partiel, pour 29 % à l’augmentation des dépenses d’allocations-chômage et pour 19 % aux reports de cotisations.
L’Unédic finance le tiers du dispositif d’activité partielle, le reste étant assumé par l’Etat. La dette avait déjà grimpé de 36,8 milliards fin décembre 2019 à 42,6 milliards au 23 avril, en raison du recours massif au chômage partiel depuis le confinement à la mi-mars. Depuis cette date, le solde de l’assurance-chômage s’est dégradé de 11,5 milliards d’euros. Pour se financer, l’Unédic a dû procéder à deux émissions d’obligations sociales à moyen terme, qui lui ont permis de lever « 8 milliards d’euros ».
Une hausse de 43 % des dépenses d’assurance-chômage
En 2020, les dépenses d’assurance-chômage progresseraient de 17,7 milliards d’euros, et « avoisineraient 59 milliards », une hausse de 43 % par rapport à 2019. Les recettes, issues des cotisations sociales, seraient, elles, en baisse de 16 % par rapport à 2019, à 33 milliards d’euros.
« L’assurance-chômage est traditionnellement quatre fois plus impactée dans ses finances par une crise que d’autres régimes de protection sociale, qui ne sont affectés que sur le volet recettes », rappelle l’organisme. « La question de la soutenabilité de la dette à moyen et long terme et de sa structure doit se poser, tout comme la pérennité et le fonctionnement de ce dispositif [de chômage partiel] qui ne dispose pas de recettes. Il appartient aux partenaires sociaux et au gouvernement de se prononcer », a estimé Eric Le Jaouen, président de l’Unédic.