«Il n'est plus question aujourd'hui de continuer à faire semblant, à négocier dans une logique absurde de donnant-donnant, qui n'a mené depuis 30 ans qu'à plus de complexité, de rigidité et de coût pour les entreprises, et plus de chômage durablement élevé pour les concitoyens", a estimé Pierre Gattazlors de sa conférence de presse mensuelle.
«Un texte qui ne mène à rien»
Le président du Medef réclame le retrait du compte personnel d'activité(CPA), de la surtaxation obligatoire des CDD et du mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel, qui devront négocier avec des salariés mandatés par un syndicat.
L'examen du projet de loi en première lecture débute le 3 mai à l'Assemblée nationale et pourrait durer jusqu'au 12 mai. Un conseil exécutif du Medef aurait lieu le lundi 9 mai.
«J'attends du gouvernement que ce texte soit profondément corrigé pour qu'il retrouve l'ambition initiale de créer de l'emploi dans notre pays» a prévenu Pierre Gattaz, dénonçant «un texte qui ne mène à rien et qui peut être vraiment contreproductif».
Mise en garde solennelle
«Je veux dire ici solennellement et mettre en garde le gouvernement et les parlementaires: l'échec de la loi El Khomri signera plus que l'échec d'un nouveau projet de loi inabouti, nous en tirerons les conséquences qui s'imposeront sur l'ensemble du champ du dialogue social", a-t-il insisté. Il a aussi fustigé la CGT et Force ouvrière, les deux syndicats qui s'opposent dans la rue au projet de loi Travail.
Le ministère du Travail a critiqué mardi la «conception pour le moins étrange du dialogue social» de Pierre Gattaz (Medef), qui «prend en otage» la négociation sur l'assurance chômage pour peser sur le projet de loi travail.
En outre, le ministère se dit «surpris» des revendications du Medef. Car le compte personnel d'activité (CPA) ne comporte «ni complexité, ni charges supplémentaires» pour les entreprises; Concernant la modulation des cotisations patronales des CDD, déjà en vigueur mais que le gouvernement veut sanctuariser dans la loi, elle a été «instaurée à la demande des trois organisations patronales signataires de l'accord de 2013» sur la sécurisation de l'emploi, fait-on valoir.
Quant au mandatement, il «existe depuis au moins une quinzaine d'années», rappelle le ministère. Le projet de loi «ne fait qu'étendre cette possibilité» et n'introduit «aucune contrainte, ni aucune obligation».
source : http://www.leparisien.fr/economie/loi-el-khomri-le-medef-menace-de-suspendre-les-negociations-unedic-19-04-2016-5728353.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F