EXCLUSIF - Le gouvernement veut accélérer le nombre de contrats aidés d’ici à l’été. Hollande fait de la lutte contre le chômage sa « première préoccupation ».

Surtout, ne pas relâcher l’effort. Dans « Le Parisien », François Hollande a réaffirmé ce mercredi que la lutte contre le chômage est sa « première préoccupation, car c’est celle des Français ». Et l’exécutif de passer des paroles aux actes : selon nos informations, le gouvernement s’apprête à débloquer une nouvelle enveloppe de 170 millions d’euros en faveur du budget 2015 de l’emploi. Cette somme fait partie des 940 millions d’euros de dépenses nouvelles, non prévus dans le budget 2015 et dont la moitié sera consacrée à la lutte contre le terrorisme , évoquée dimanche dernier par le ministre des Finances, Michel Sapin.

Cette enveloppe, gagée par un « surgel » de crédits par ailleurs, sera entièrement consacrée à consolider les contrats aidés. Non pas en prévoyant de nouvelles entrées en plus des 445.000 déjà budgétées pour l’année, mais en accélérant le calendrier : les consignes adressées aux préfets les enjoignent ainsi d’en lancer plus de la moitié d’ici à la fin du premier semestre. Cela a un coût, puisqu’il faudra ainsi financer, pour l’année 2015, ces contrats sur une durée plus longue qu’initialement budgétée.

Eviter que le stock existant se dégrade

La rallonge de 170 millions d’euros devrait permettre d’avancer le lancement de quelque 30.000 contrats aidés. « On veut accélérer le nombre de nouveaux contrats pour ne pas que le stock existant se dégrade », explique-t-on au sein du gouvernement. De fait, à côté des emplois aidés (emplois d’avenir, CUI-CAE, contrats de génération, etc.) qui se créent, beaucoup arrivent à terme ces prochains mois, d’autant que de nombreuses entrées en contrat aidés sont intervenues les deux années passées. En concentrant une plus grande part de l’effort sur le premier semestre, l’exécutif veut avant tout maximiser les chances que l’emploi des jeunes résiste ou reflue ces prochains mois. Cet effort financier fait suite à celui déjà intervenu en novembre, quand, à la demande des « frondeurs » du PS, le gouvernement avait donné son feu vert à une rallonge de 45.000 emplois d’avenir dans le budget 2015 alors en discussion à l’Assemblée nationale.

Il en appellera probablement d’autres plus tard, l’exécutif risquant de devoir produire un nouvel effort sur le flux de contrats aidés au second semestre. Il s’y tient prêt : au sein de l’exécutif, certains estiment que 100.000 nouveaux contrats pourraient être nécessaires sur l’ensemble de l’année pour stabiliser le nombre de bénéficiaires de contrats aidés. L’impact budgétaire pour 2015 sera alors plus limité, les contrats étant lancés à quelques mois de la fin de l’exercice.

http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/0204201595438-budget-170-millions-de-plus-pour-les-contrats-aides-1098861.php