La réforme de l'assurance-chômage sera mise en œuvre l'été prochain

Édouard Philippe a présenté ce mardi le calendrier de la réforme. Les décisions du gouvernement seront rendues au printemps, puis un décret entrera en application à l'été. La révision des règles d'indemnisation pour les salariés à rémunération élevée y figurera notamment.

Le gouvernement a repris la main sur le dossier de l'assurance chômage. Après l'échec des négociations entre partenaires sociaux, Édouard Philippe a présenté ce matin la «méthode et le calendrier» de la prochaine réforme. Le premier ministre a ainsi confirmé, lors d'une conférence de presse à Matignon, qu'il fallait lutter contre le recours abusif aux contrats courts et «revoir» les règles d'indemnisation de l'assurance chômage pour les «salaires élevés», et que des décisions seraient prises «au printemps», avant la publication d'un décret «pendant l'été». La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a précisé que la concertation débuterait dès cette semaine.

 

Le gouvernement s'est également prononcé pour une révision «en profondeur» de l'offre de services proposée par Pôle emploi. L'objectif est de «la rendre plus réactive, plus intense, plus adaptée à la situation particulière des personnes d'un côté et des entreprises de l'autre», a fait savoir Muriel Pénicaud, avant de préciser qu' «un gros travail a déjà été engagé. Il y a beaucoup d'innovations intéressantes qui ont été lancées par Pôle emploi, mais nous voulons aller plus loin et les prochaines semaines doivent être l'occasion de franchir une étape plus décisive dans cette direction».

 

Les annonces du premier ministre viennent confirmer celles de Muriel Pénicaud dimanche sur LCI: «Je regrette vivement que la négociation n'ait pas pu aboutir. C'est arrivé deux fois: en 1982 et en 2001. Ça n'arrive pas souvent mais du coup, c'est à l'État de définir les règles», avait-elle ajouté. Jeudi dernier sur BFMTV, la ministre n'excluait pas de prendre des mesures par décret en cas d'échec des négociations. «Paieront plus à l'assurance-chômage les entreprises qui remettent toujours les mêmes personnes au chômage», avait-elle détaillé. À l'inverse, les entreprises qui font des efforts et qui mettent moins d'employés au chômage, paieront moins, ajoutait-elle. Cette dernière comptait également revoir les «règles pour les demandeurs d'emploi» qui permettent dans certains cas, selon elle, de gagner plus en alternant périodes de chômage et d'activité qu'en travaillant à temps plein.

Exercice périlleux

Cette annonce n'est pas une tâche facile pour l'exécutif. Et cela pour deux raisons. Ce dernier mécontentera le patronat s'il met en œuvre, comme promis par Emmanuel Macron, son projet de bonus-malus sur les cotisations chômage des entreprises, pour les inciter à réduire leur recours aux contrats courts. Là-dessus, le premier ministre a déclaré ce mardi matin que «personne ne nous a proposé à ce stade une meilleure solution que celle du bonus-malus», laissant ainsi une porte entre-ouverte à la négociation. Le gouvernement se mettra également à dos les syndicats s'il maintient ses objectifs d'économies, au minimum un milliard d'euros par an, par une révision des règles d'indemnisation. Les syndicats sont notamment opposés à la question de la dégressivité des allocations pour les chômeurs, cadres ou non cadres.

 

L'assurance-chômage est aujourd'hui endettée d'environ 35 milliards d'euros. À noter qu'aucun changement ne sera perçu avant 2020 pour les actuels demandeurs d'emploi, la convention en vigueur durera jusqu'à cette date.

 

source : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/02/26/20002-20190226ARTFIG00007-assurance-chomage-le-gouvernement-presente-ce-mardi-sa-methode-et-son-calendrier.php

 



14/03/2019
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